Avec le réchauffement climatique, le nombre de grands incendies augmente. Un risque réel pour les forêts d’investissement mais qui peut être maîtrisé. Des réponses peuvent être apportées par son groupement forestier ou son gestionnaire.
Le risque d’incendie : une réalité à ne pas négliger
Un investisseur averti en vaut deux ! Il ne servirait à rien de minimiser ce risque alors que pendant l’été 2022, 60 000 hectares de forêts sont partis en fumée. Mais il ne faut pas non plus noircir (sans mauvais jeu de mots) le tableau. Il existe des modes de gestion qui permettent de réduire fortement le risque d’incendie.
Choisir des forêts moins exposées aux fortes chaleurs et à la sécheresse
Tracez une ligne entre Bordeaux et Lyon. Tous les massifs au nord de cette limite sont moins exposés à ces phénomènes météorologiques. Au sud, vous pouvez choisir des parcelles en altitude mais aussi dans des lieux où l’hygrométrie relevée est importante. On pourra regarder par exemple des départements forestiers comme la Haute-Vienne, la Corrèze, la Dordogne mais aussi la partie basque des Pyrénées-Atlantiques.
Vérifier qu’une assurance incendie a bien été souscrite
C’est une des problématiques importantes de la gestion forestière. En France, de nombreux propriétaires ne souscrivent pas à une assurance incendie. Ainsi, selon l’Argus de l’Assurance, seulement 9 % des 10 millions d’hectares de forêt sont assurés en cas de dommage incendie. Et pourtant, la première couverture incendie a été créée par des forestiers dans les années 50 sous forme de mutuelle. C’était dans les Landes, après 4 années d’incendies qui avaient dévoré la moitié de la forêt des Landes (400 000 hectares).
Dans l’espoir d’une déduction fiscale
Pour les assureurs et les forestiers, il faudrait une déduction fiscale importante en cas d’assurance. Depuis 2001, c’est le cas uniquement si l’assurance prend en compte la couverture des dommages en cas de tempête. Avec une assurance incendie et tempête, le propriétaire bénéficie donc d’une aide de l’Etat mais finalement assez faible par rapport aux montants des primes puisqu’elle ne prend en compte que la partie « tempête » de la cotisation. C’est pourquoi ils sont nombreux à choisir de se protéger uniquement du risque de tempête.
L’entretien de la forêt pour réduire les risques d’incendies
Débroussaillage, entretien des chemins et des pare-feux, tailles…Plus une forêt est entretenue, moins le risque est grand. On le voit depuis une dizaine d’années maintenant dans les massifs méditerranéens. Depuis la mise en place des incitations au débroussaillage des parcelles mais aussi une organisation de détection et de lutte contre les incendies importante, les grands incendies sont moins nombreux.
Les frais d’entretien d’une parcelle peuvent bénéficier de déductions fiscales dans certaines conditions. Notamment, il faut avoir un PSG (plan simple de gestion). Si le risque zéro n’existe pas en matière d’incendie, mettre en place des mesures d’entretien des parcelles permet toute de même de le réduire considérablement.
Même en cas d’incendie, le foncier reste
Tous ces éléments (assurance, entretien) doivent être présentés ou proposés par le gestionnaire d’un groupement forestier dans lequel vous souhaitez investir. Enfin, dernière chose : même en cas d’incendie, si le bois d’exploitation est détruit ou abîmé, le foncier reste bien là. Replanter et recréer une belle forêt est toujours possible. On le rappelle : la forêt est un investissement de temps long.