Lorsque vous investissez dans la forêt, la diversification des essences est indispensable : selon le type d’arbres, les surfaces boisées sont exploitées différemment et présentent des rendements variés. Il faut également tenir compte du climat et des risques auxquels les arbres sont exposés. Quelles sont les essences les plus répandues dans les différentes régions de France ? Et sur quels critères choisir les bons arbres pour une forêt d’investissement ? Explications.
Panorama des essences forestières les plus répandues dans les régions de France
En France, la forêt couvre un tiers du territoire métropolitain : soit 17 millions d’hectares de zones boisées. Mais d’une région à une autre, il existe de fortes disparités, avec 190 espèces d’arbres différentes. Voici les essences les plus répandues et leurs spécificités.
Des arbres feuillus plus répandus au nord et à l’est
Dans les forêts des Ardennes ou dans celles des Vosges, le climat est tempéré continental avec des hivers froids et des étés chauds. On y retrouve principalement des arbres feuillus, parmi lesquels le chêne, l’érable, le frêne, le hêtre ou le châtaignier.
Si le peuplement feuillu est majoritaire, certains résineux y trouvent aussi leur place, notamment le pin sylvestre, l’épicéa commun ou le mélèze d’Europe.
Des résineux dans les zones en altitude
Dans les Alpes comme dans certaines zones du Massif central, les forêts sont plus fréquemment constituées de résineux. Ils résistent mieux aux hivers rigoureux, aux étés modérément chauds et à de fortes précipitations. L’épicéa commun, notamment, s’adapte bien aux sols des régions montagneuses. Tout comme le sapin pectiné, le mélèze d’Europe, le pin sylvestre ou le pin cembro.
À une altitude moindre, l’aulne blanc ou l’érable sycomore partagent les zones boisées avec d’autres feuillus : chêne et hêtre notamment.
Bon à savoir : En France, 7 arbres sur 10 sont des feuillus. Et ce n’est pas un hasard si le chêne est considéré comme le roi de la forêt : c’est l’essence la plus répandue. Il est présent dans 40 % des zones forestières françaises.
Des pins dans les zones maritimes, des bords de la Méditerranée aux forêts des Landes
Avec des hivers doux, des étés chauds et secs et une forte influence de la Méditerranée ou de l’océan Atlantique, les forêts du sud-est et du sud-ouest de la France ne présentent pas les mêmes essences. Le pin maritime est particulièrement répandu dans les forêts des Landes : il est adapté à un sol acide et pauvre, sableux. Le chêne liège, avec son écorce épaisse, est naturellement armé pour résister aux incendies. L’eucalyptus se développe lui très bien dans un environnement sec et chaud mais il est plus sensible aux flammes.
D’autres essences poussent sur ces sols : le chêne vert, le pin parasol ou encore le cèdre de l’Atlas.
Quels critères pour choisir les bonnes essences d’arbres ?
Plusieurs éléments orientent le choix des sylviculteurs. Retenez que de tels choix demandent des connaissances sur les espèces, sur la façon de les exploiter et sur les bonnes techniques de gestion forestière. Dans le cas d’une forêt d’investissement, ces choix sont confiés à un expert : le groupement forestier d’investissement (GFI).
Les conditions climatiques et la nature des sols
Les essences doivent être adaptées aux températures moyennes et aux extrêmes, en hiver comme en été. Il faut également tenir compte de l’hygrométrie et des précipitations.
La nature du sol (sableux, pierreux, limoneux…) influence le choix des espèces, tout comme son pH (acide ou alcalin).
Les objectifs d’exploitation de la forêt d’investissement
La forêt est, par nature, un investissement du temps long. Mais selon les essences, la durée de croissance varie.
Ainsi, pour espérer des coupes rapidement, il faut sélectionner des arbres à croissance rapide ! Certaines espèces correspondent mieux à une exploitation pour du bois de chauffage ou pour la pâte à papier par exemple. D’autres ne seront exploitables qu’après plusieurs décennies, comme les chênes utilisés en construction et en menuiserie.
Astuce : une autre méthode consiste à constituer un patrimoine avec des espèces différentes mais aussi avec des niveaux de développement différents : des arbres en fin de vie, en pleine croissance ou encore plantés récemment. C’est au gestionnaire du GFI de bien gérer ses différentes parcelles pour obtenir une rentabilité régulière sur plusieurs décennies.
La résistance des arbres et leur capacité à s’adapter
Les incendies, les sécheresses, les inondations ou encore les maladies sont autant de risques à considérer pour la bonne santé d’une forêt. Le choix des essences repose aussi sur la capacité des arbres à résister à ces risques. Ils doivent être compatibles avec les essences locales et être faciles d’entretien. Enfin, l’impact du changement climatique est aussi une évolution dont les sylviculteurs doivent tenir compte.