La forêt est un placement qui peut attirer de nombreux investisseurs. Stabilité des rendements, investissement sur le très long terme et approche environnementale font de la forêt d’investissement un actif vraiment spécifique dans un patrimoine. Mais comment faire pour investir dans les bois ?
Quels sont les moyens d’investir dans une forêt ?
Il est possible d’acquérir une forêt entière ou des parts dans un ou plusieurs bois. La forêt est un espace naturel qui demande de l’entretien et une gestion particulière, juridique et assurantielle. Dans tous les cas, il faudra faire appel à des professionnels. N’imaginez pas gérer seul votre partie de forêt pendant vos jours de repos ou votre retraite. Ou alors, considérez que c’est un investissement de loisir, comme une résidence secondaire.
Voici les différents types de méthodes ou de produits pour ajouter une forêt à votre patrimoine.
L’achat d’une forêt en son nom propre
C’est un des investissements les plus difficiles à réaliser. En effet, les offres sont rares et assez difficiles à repérer. Il y a toujours la possibilité de passer par la SAFER (société d’aménagement foncier et d’établissement rural) mais en général, cet organisme privilégie les investisseurs professionnels (forestiers), locaux ou déjà structurés en groupement. Enfin, à chaque fois qu’une forêt est en vente, les « voisins », propriétaires des parcelles voisines, sont prévenus et prioritaires sur la vente.
Mettre en place un plan simple de gestion
C’est une obligation ! Quand on est propriétaire d’un bois ou d’une forêt, il faut l’entretenir, le ou la reboiser, l’exploiter, et aussi l’assurer. Pour cela, il est nécessaire de mettre en place un plan simple de gestion (PSG) pour une durée de plusieurs dizaines d’années. Ce document technique et administratif doit être établi par un spécialiste ou un groupement (style coopérative forestière).
L’obligation de voir grand
Si vous faites l’acquisition d’une forêt pour en faire un investissement patrimonial, vous devez miser sur plusieurs dizaines hectares. En effet, pour obtenir un rendement intéressant sur le long terme, mieux vaut cibler une parcelle de plus de 50 hectares. Et la mise de départ est d’autant plus importante que la parcelle est vaste. Le prix de forêt non bâtie s’échelonne en moyenne de 2 600 à 3 000 euros l’hectare. Comptez 150 000 euros au minimum pour acheter votre forêt en nom propre.
Le Groupement Foncier Forestier (GFF)
Voici la structure la plus ancienne pour investir dans la forêt. Dans les années 1950, l’exécutif se rend compte que les forêts sont totalement démantelées lors des successions : des mini parcelles sont aux mains de multiples propriétaires, avec des problèmes d’entretien et donc des risques d’incendie accrus. Le gouvernement publie alors, par décret, des mesures tendant à favoriser la constitution de groupements pour le reboisement et la gestion forestière. Dans le cadre d’un GFF, le groupement est l’unique propriétaire de l’ensemble des parcelles. Les investisseurs achètent des parts de l’ensemble. On peut ainsi avoir des tickets d’entrée qui varient de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Dans ce cas, le gérant du GFF s’occupe de tout : entretien, gestion, versement des rendements.
Le Groupement Forestier d’Investissement (GFI)
Ce dispositif est proche du GFF, mais il est surtout considéré comme un actif financier. À ce titre, les GFI doivent passer par la validation du régulateur, en l’occurrence l’AMF (Autorité des Marchés Financiers). Pour le comparer à un produit existant, c’est la même chose que les SCPI, les sociétés civiles de placement immobilier, qui proposent des portefeuilles de biens immobiliers.
Les parts d’un GFI, comme pour les SCPI, peuvent être d’un coût accessible, de quelques centaines d’euros.
Autre spécificité du groupement forestier d’investissement : pour diluer le risque, les localisations des forêts comme les essences des arbres doivent être diversifiées.
En revanche, le gérant s’occupe de la gestion des espaces comme dans le cadre d’un groupement foncier forestier. Mais en tant que co-propriétaire, ou détenteur de parts du GFI, vous avez un droit d’information sur l’ensemble des actions et plans de gestion mis en place. Comme nous sommes en présence d’un investissement « vivant », vous devez pouvoir connaître :
- les essences présentes dans le groupement ;
- l’état des forêts ;
- les différents revenus produits par votre investissement.
Comment une forêt d’investissement rapporte ?
Les sources de rendement d’une forêt peuvent être multiples : on parle d’une moyenne de 2 à 3 %. Voici une liste non exhaustive des différentes sources de revenu.
L’exploitation des arbres
C’est le plus évident : la première source de rentabilité d’un bois est la vente des arbres. Le rapport est soumis au marché et au prix du bois. Si, en 2022, le prix du bois est intéressant, il peut aussi baisser après de grandes tempêtes quand l’offre est importante.
La location de l’espace
Entre les coupes, soit des dizaines d’années, la forêt peut être utilisée par de nombreux acteurs : les chasseurs en premier lieu, mais aussi d’autres visiteurs (scouts, stages de développement personnel…) qui pourront louer quelques parcelles.
La vente de la parcelle
Comme pour la vigne, des hectares de forêt bien entretenus peuvent se revendre plus cher que leur prix d’achat. Ou faire l’objet de l’appétit d’autres propriétaires ou investisseurs qui peuvent faire monter les enchères au moment de la vente.
Une défiscalisation importante
Quel que soit le véhicule d’investissement choisi, les sommes investies dans de la forêt peuvent bénéficier d’une Impôts : quelle fiscalité pour l’investissement forestier ?défiscalisation importante, comme pour leur transmission.
