Forêt, massif forestier et bois

Les forêts sont des organes essentielles de notre biodiversité, aux applications nombreuses et diversifiées.

En France, l’espace occupé par la forêt représente un tiers du territoire. Connaissez-vous bien la forêt, ses particularités, et les essences forestières françaises ?

Mieux connaître la forêt : définition, caractéristiques et chiffres

Définition de la forêt

Une forêt ou un massif forestier est une vaste étendue recouverte d’arbres. Selon la définition internationale reprise par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), la forêt correspond à « un territoire occupant une superficie d’au moins 50 ares avec des arbres pouvant atteindre une hauteur supérieure à 5 m à maturité in situ, un couvert boisé de plus de 10 % et une largeur moyenne d’au moins 20 mètres. »

Quelle est la différence entre une forêt et un bois ? On estime souvent que le bois est plus petit qu’une forêt, mais il n’existe à ce jour pas de définition ni de classification officielle permettant de les différencier.

La forêt française en chiffres

  • D’après les chiffres 2021 de l’IGN, la forêt couvre 31 % de l’espace en France métropolitaine, soit 17 millions d’hectares, dont les trois quarts appartiennent à des propriétaires privés. Les parcelles et les groupements forestiers destinés à l’investissement font partie de ces forêts privées.
  • Les autres forêts sont publiques et gérées par l’ONF (Officie National des Forêts) : 10 % appartiennent à l’État (forêts domaniales) et le reste à des collectivités locales (forêts communales, par exemple).
  • Le massif forestier représente la deuxième occupation du sol la plus importante du pays, après l’agriculture qui en couvre plus de la moitié.
  • La France est le 4e pays d’Europe le plus boisé.
  • L’espace occupé par la forêt est en constante augmentation depuis plus d’un siècle : elle couvrait 10 millions d’hectares en 1908 et 14 millions en 1985.

Quelle est la fonction de la forêt ?

La forêt assure en réalité plusieurs rôles. L’Office National des Forêts (ONF) retient 4 fonctions pour les massifs forestiers : économie, environnement, société, protection.

  • La forêt permet de produire du bois, pour la construction et l’énergie notamment ;
  • Elle protège la biodiversité ;
  • Elle accueille régulièrement du public à des fins de loisir ;
  • Un massif forestier assure également un rôle de protection contre certains risques naturels comme l’érosion et les glissements de terrain.

Risques et prévention

Un massif forestier comporte aussi des risques qui lui sont propres. Le risque d’incendie est l’un des plus importants sur le territoire français, en raison de l’étendue de la surface boisée. Il concerne aujourd’hui toutes les régions, tous les types de massifs forestiers – y compris en montagne – et toutes les saisons, en partie à cause du changement climatique.

De nombreuses actions de prévention sont menées pour lutter contre le risque de départs de feux et protéger le massif forestier français :

  • des bases de données pour mieux comprendre les phénomènes d’incendies ;
  • l’information des citoyens ;
  • la DFCI (défense de la forêt contre l’incendie) : politique d’aménagement et d’entretien de l’espace forestier ;
  • la maîtrise de l’urbanisation ;
  • le plan de prévention des risques Incendie de forêt (PPRIF).

Les massifs forestiers français et internationaux

Répartition des massifs forestiers en France

La France métropolitaine affiche un taux de boisement moyen de 31 % : ce chiffre correspond au ratio entre la superficie totale des forêts et la superficie totale du territoire. Il existe aussi de fortes disparités selon les départements. Ainsi, seuls 10 départements français bénéficient d’un taux de boisement supérieur à 50 % : les Vosges, le Jura, la Drôme, la Haute-Corse, l’Ardèche, les Landes, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, le Var et la Corse-du-Sud.

En France, on parle aussi de sylvoécorégions (SER) : « la plus vaste zone géographique à l’intérieur de laquelle les facteurs déterminant la production forestière ou la répartition des habitats forestiers varient de façon homogène entre des valeurs précises, selon une combinaison originale, c’est-à-dire différente de celles des SER adjacentes. » En d’autres termes, une SER désigne une région géographique au sein de laquelle les massifs forestiers affichent des caractéristiques similaires. Il en existe 86, dont 6 avec un taux de boisement supérieur à 70 %. Ces SER sont réparties dans 11 grandes régions écologiques (GRECO).

La forêt dans le monde

Dans le monde, la forêt couvre 30 % de la surface émergée du globe, soit une proportion équivalente à celle observée en France. À l’échelle planétaire, cela représente 4 milliards d’hectares. Mais sa répartition n’est pas homogène : il existe en effet d’importants contrastes. Un peu plus de la moitié des forêts du monde (54 %) est répartie entre 5 pays : Russie, Brésil, Canada, États-Unis et Chine.

Le monde est aussi concerné par la déforestation, qui a fait perdre 420 millions d’hectares de forêt depuis 1990, selon un rapport de l’ONU paru en 2020. Malgré tout, le taux de déforestation a tendance à ralentir sur les trois dernières décennies.

Les différents labels des forêts à l’international et en France

En France, 8 millions d’hectares de forêt sont certifiés PEFC et 40 000 hectares portent le label FSC. Quelles sont les garanties apportées par ces certifications et comment sont-elles attribuées ?

FSC (Forest Stewardship Council)

Forest Stewardship Council ou Conseil de soutien de la forêt est une organisation non gouvernementale fondée en 1993. Ses membres sont autant des organisations écologistes que des propriétaires de massifs forestiers, des industriels, des entreprises de la distribution, ou des citoyens. La certification FSC repose sur 10 principes de gestion forestière élaborés dès 1994, déclinés en différents critères et indicateurs à l’échelle nationale. Ces principes concernent par exemple l’impact environnemental d’un massif forestier et le respect des droits des travailleurs. Pour les consommateurs, les produits finis peuvent afficher l’un des trois labels FSC existants :

  • FSC 100 % : la totalité du bois ou de la fibre est issue d’une forêt FSC ;
  • FSC mixte : un mélange de bois issu du recyclage et d’une forêt FSC ;
  • FSC recyclé : fabrication grâce à des matériaux recyclés.

En France, la norme s’appuie sur un « Référentiel de gestion forestière responsable adapté pour la France métropolitaine », révisé tous les 5 ans.

PEFC (Programme for the Endorsment of Forest Certification Schemes)

La certification PEFC, ou Programme de reconnaissance des certifications forestières, est l’une des références mondiales en matière de gestion durable de la forêt avec FSC. Créée en 1999 à la suite de la conférence d’Helsinki pour la protection des forêts en Europe, cette certification fixe des standards de gestion forestière durable. Elle s’applique aussi bien aux forêts, qu’aux entreprises adhérentes et aux produits finis.

Forêt d’Exception®

Créé en 2008 à l’initiative de l’Office National des Forêt, Forêt d’Exception est à la fois un label et une marque qui témoigne d’une démarche qualitative. Selon l’ONF « le label Forêt d’Exception® distingue l’excellence de la gestion de ces forêts, reconnues pour leur patrimoine unique en termes d’histoire, de paysages, de biodiversité ou de bois de grande valeur. » En 2022, une quinzaine de forêts porte ce label : Fontainebleau et celle du Bassin d’Arcachon, par exemple, en font partie.

Filière forêt-bois : les essences forestières des forêts françaises

Utilisé par l’Homme depuis la nuit des temps, le bois a toujours répondu à de nombreux besoins, de la confection d’outils ou d’armes, au chauffage et à la construction. Cette ressource renouvelable demeure indispensable aujourd’hui, et la sylviculture est un enjeu stratégique du massif forestier français.

Définition des essences forestières

Selon la définition de l’ONF, une essence forestière correspond à une espèce d’arbre. À ne pas confondre avec les grands ensembles, comme les feuillus et les résineux.

Près de 190 essences ou espèces ont été recensées dans les forêts françaises grâce à la variété des milieux : forêt de plaine, forêt de montagne, du littoral, etc. Cela représente environ les trois quarts des essences présentes en Europe.

Les essences forestières des massifs français

La France compte 7 essences forestières principales, elles-mêmes divisées en espèces secondaires.

  • Feuillus : chênes, hêtres, châtaigniers ;
  • Résineux : pin maritime, pin sylvestre, épicéa, sapin.

Les feuillus sont les plus représentés dans nos massifs forestiers, avec 65 % du volume sur pied. Et parmi eux, le chêne est l’essence la plus répandue : 44 % du volume des feuillus.

Comment compte-t-on le volume de bois ? Le volume de bois sur pied comprend les arbres dont le diamètre à 1,30 m de hauteur est supérieur à 7,5 cm (soit une circonférence de 23,5 cm.

Zoom sur le chêne : le feuillu le plus présent en France

La France est le pays du chêne : le chêne sessile (ou chêne rouvre) et le chêne pédonculé représentent respectivement 12 % et 11 % du volume de bois vivant sur pied. Apprécié pour son bois dur, le chêne est utilisé dans les domaines de la construction et de l’aménagement :

  • charpentes ;
  • fabrication de meubles ;
  • parqueterie ;
  • menuiserie ;
  • plaquage.

Le bois de chêne est également prisé dans la confection de tonneaux pour faire vieillir le vin et certains spiritueux comme le whisky ou le cognac. C’est d’ailleurs grâce au chêne que la France a pu gagner le rang de leader mondial de la tonnellerie.


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