En France, près de 75 % des surfaces boisées appartiennent à des propriétaires privés. Si les particuliers font le choix d’investir dans la forêt, ce n’est pas uniquement pour s’y promener. Détenir de la forêt permet de bénéficier d’une fiscalité avantageuse mais également d’en tirer des revenus. Quels sont ces revenus et combien rapporte l’exploitation d’une forêt ?
Vente du bois, chasse et tourisme : plusieurs sources de revenus pour la forêt
L’exploitation : la vente du bois
Le prix du bois varie selon les essences et les années
L’exploitation des arbres et la vente du bois constituent la première source de revenus pour une forêt.
Le prix d’achat du bois et le rendement dépendent de plusieurs facteurs :
- La localisation géographique ;
- Les différentes essences des arbres ;
- Leur valeur selon leurs caractéristiques.
Ainsi, il est préférable de choisir une parcelle avec diverses espèces : pour estimer le rendement d’une parcelle, il faut tenir compte du temps de pousse et du besoin en espace de chaque arbre.
Bon à savoir - Le bois est un marché porteur. Depuis 20 ans, l’indice général du prix du bois sur pied au m² a progressé. En 2022, le prix d’un stère de bois, soit 1 m² toutes essences confondues, était de 94 euros. Il était de 81 euros en 2021 (source Centre national de la propriété forestière).
Le bois est utilisé dans de nombreux secteurs
La commercialisation des arbres peut prendre plusieurs formes, de l’énergie à la construction. Toutes ne demandent pas des espèces nobles et n’offrent pas le même rendement. Voici quelques exemples, du moins cher au plus coûteux.
- Les pellets : utilisés comme combustible dans les poêles à pellets et souvent issus de déchets de coupe.
- La pâte à papier : également obtenue à partir de bois broyé et transformé pour en récupérer la cellulose.
- Le bois de chauffage : le plus souvent, du chêne, du hêtre ou autres feuillus. Il est également possible de brûler des stères de résineux, même si ce n’est pas recommandé (leur combustion est plus rapide et leur efficacité énergétique moindre).
- Le bois de scierie et de menuiserie : cela peut aller du coffrage pour béton à la lutherie. Les parties utilisées, les essences et les prix d’achat sont variables.
- La tonnellerie : les chênes sont les essences les plus demandées par les tonneliers.
- Les ouvrages d’art : les grands chênes sont rares mais chers, et peuvent servir à la construction ou la rénovation d’ouvrages. Un exemple avec la reconstruction de Notre-Dame de Paris qui a nécessité 2 000 chênes soit 0,2 % de la récolte annuelle en France.
La chasse : des revenus locatifs
La chasse est une autre source de revenus pour une parcelle forestière, mais il s’agit d’une activité réglementée. Cela impacte les conditions et les modalités pour percevoir un revenu, qui varient en fonction de la taille de la parcelle.
- Sur une parcelle dont la surface dépasse les 20 hectares (200 000 m²), il est possible de mettre en place un bail de chasse. Ce contrat fixe, entre autres, le montant du loyer réglé par une personne physique ou morale (une association de chasse, par exemple).
- Sur une parcelle de moins de 20 hectares, le revenu peut être issu de locations à la journée pour un montant de 50 euros par hectare. Il faut ajouter à cela le prix des colliers : le propriétaire de la parcelle de forêt peut les vendre à raison d’un collier par animal abattu.
Bon à savoir - En 1964, la loi Verdeille permet aux chasseurs membres d’une ACCA (association communale de chasse agréée) de chasser sans demander d’autorisation préalable, y compris sur les petites parcelles. La loi est modifiée en 2000 : les propriétaires peuvent décider de retirer une parcelle du territoire de l’ACCA en raison de leurs convictions.
Le tourisme aussi permet des revenus locatifs
Les activités touristiques permettent également de tirer des revenus d’une forêt, toujours grâce à la location de parcelles. Les campeurs, par exemple, sont ainsi susceptibles de rechercher des lieux sauvages dans les bois et de payer un loyer.
Le développement personnel, en plein essor, constitue également un secteur porteur, avec l’organisation de stages ou de séjours en forêt, entre chamanisme et méditation.
Quel rendement pour une forêt ?
Dans un groupement forestier d’investissement (GFI), le rendement oscille entre 2 et 2,5 % par an. Il s’agit d’une estimation moyenne, qui varie selon les activités du GFI, le prix du bois ainsi que la manière dont le groupement est géré. Il est d’ailleurs recommandé de se tourner vers un gestionnaire de qualité, qui a pignon sur rue et qui est agréé par l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Investir dans la forêt se conçoit sur le temps long. Un arbre met 30 à 40 ans à pousser : si une partie des arbres sont coupés et vendus une année, cela implique d’attendre la repousse de cette parcelle pour l’exploiter à nouveau. La fiscalité avantageuse des GFI reste l’atout majeur d’un investissement forestier !
Rappel - Chaque situation doit être étudiée au cas par cas et la fiscalité est susceptible d’évoluer. Foret.com vous encourage à contacter un conseiller pour bénéficier d’un accompagnement en fonction de votre propre situation.