Varier les essences des arbres, privilégier des modes de gestion complémentaires et le développement de la biodiversité : autant de manières d’aider la forêt à se diversifier. Cette diversification est essentielle : elle permet à la forêt de mieux résister aux effets du changement climatique. Voici les différentes solutions possibles, et leurs bénéfices pour le développement et l’exploitation des zones boisées.
Qu’est-ce la diversification forestière ?
Mieux comprendre la diversification forestière
La diversification forestière est une façon d’aménager et d’entretenir la forêt de manière à maintenir la biodiversité et assurer sa durabilité.
Ainsi, en France, vous n’observerez pas les mêmes forêts selon les régions. Les surfaces boisées peuvent être à dominante feuillue ou résineuse. Leurs arbres peuvent présenter des hauteurs régulières ou, au contraire, des tailles variées qui montrent qu’ils sont à des étapes différentes de leur évolution.
Il existe plusieurs manières de diversifier une forêt
Varier les peuplements et les essences
Près de 7 millions d’hectares en France sont couverts à plus de 75 % par une même essence : on parle de « peuplements monospécifiques », ou peuplements purs. Il peut s’agir de feuillus (chênes, hêtres, hêtres, bouleaux, châtaigniers…) comme de résineux (pins, sapins…).
Les peuplements mélangés ou mixtes, c’est-à-dire qui comportent deux essences majoritaires ou plus, couvrent 8 millions d’hectares. Cette variété développe une complémentarité fonctionnelle entre les espèces, renforçant ainsi la résilience de la forêt, c’est-à-dire sa résistance naturelle.
Varier les modes de gestion
Les peuplements mixtes ne sont pas la seule façon de diversifier une forêt. Difficile en effet d’imaginer des feuillus dans des forêts de résineux des Landes ! Une autre solution réside dans les différents modes de gestion de la forêt. Deux méthodes de sylviculture sont les plus appliquées aujourd’hui :
- La futaie régulière, c’est-à-dire la conservation d’arbres d’âges identiques dans une parcelle déterminée. Des coupes sont effectuées régulièrement pour obtenir de grands arbres élancés, qui répondent à des besoins spécifiques (charpentes, bois de construction…) ;
- La futaie irrégulière (futaie jardinée), où les arbres de plusieurs essences, à des stades différents de leur évolution, sont conservés ensemble en maintenant un couvert forestier et en privilégiant une régénération naturelle de la forêt.
Ces deux méthodes sont complémentaires : toutes les espèces n’ont pas les mêmes besoins !
Conserver des espaces favorables à la biodiversité
La gestion forestière tient aussi compte du maintien de la biodiversité. Il s’agit par exemple de créer ou de préserver des milieux où les espèces végétales et animales peuvent se développer : clairières, lisières, mares…
Bon à savoir : L’Office national des Forêts (ONF) valorise le concept de « forêt mosaïque ». Cette forme de sylviculture se base sur une complémentarité entre différents espaces de la forêt : des zones en régénération naturelle ou humides, des parcelles en futaie régulière et irrégulière, un îlot de vieillissement…
Vers une forêt plus résiliente face aux risques
Quelle que soit sa superficie, la forêt fait face à certains risques : les maladies ou les incendies par exemple. Le changement climatique a aussi un impact et diversifier la forêt permet de mieux limiter ces risques.
Aider la forêt à s’adapter
« Les changements climatiques et leurs impacts, notamment les stress et les perturbations, risquent de dépasser les seuils de résilience naturelle de la forêt », relève l’Observatoire des Forêts Françaises (OFF). La diversification forestière permet ainsi :
- De réduire les risques sanitaires, soit en limitant la perte en cas de maladie ou d’attaque d’insecte, soit en renforçant la résistance d’une parcelle ;
- De permettre une reconstitution plus rapide par régénération naturelle après une tempête ou un incendie ;
- D’enrichir la biodiversité en favorisant l’accueil d’espèces plus nombreuses.
Répartir les risques : un avantage pour la forêt d’investissement aussi
La notion de diversification n’est pas nouvelle pour les groupements forestiers d’investissement. Elle est même obligatoire ! En contribuant à la résilience de la surface boisée, la diversification forestière permet de limiter les risques de perte pour les investisseurs, et d’améliorer la productivité globale.
En savoir plus sur les manières d’investir dans la forêt