Les objectifs de l’investisseur orientent son choix avant d’acquérir des parts d’une ou de plusieurs forêts. Si la localisation a son importance, ce n’est pas pour des raisons touristiques mais bien pour des raisons pratiques, de diversification et de rendement.
Des forêts différentes partout en France
Plus de 31 % de la surface de l’hexagone sont occupés par des forêts. C’est juste au-dessus de la moyenne européenne. Les bois sont présents sur tout le territoire mais leurs caractéristiques sont très variées. D’ailleurs, les portefeuilles des groupements fonciers forestiers (GFF) et groupements forestiers d’investissement (GFI) regroupent des forêts acquises dans plusieurs régions, parfois même au-delà de nos frontières en Europe.
La diversification des essences
Il y a deux grandes familles d’espèces : les feuillus et les résineux.
En général, les forêts d’investissement ont des parcelles avec des « majeures » soit de feuillus, soit de résineux. Il est assez rare de trouver dans une forêt de rapport ou d’investissement un mélange des essences pour des raisons d’exploitation essentiellement.
Les forestiers préfèrent travailler dans les vastes futaies, avec des grands arbres, bien alignés et des espaces pour permettre aux engins forestiers de passer. Les forêts mélangées tout comme les taillis rendent l’exploitation plus difficile.
Des forêts accessibles et pratiques
Une forêt d’investissement est rarement une forêt sans activité. Elle a été achetée par le GFF ou parfois par le propriétaire en son nom propre pour produire du rendement. Souvent un plan simple de gestion a été déposé pour organiser notamment le rythme des coupes et des plantations. Il faut optimiser l’exploitation des hectares. Une route en bordure de terrain facilite l’accès aux transporteurs de billes prélevées. Des chemins bien entretenus permettent aux engins forestiers d’intervenir même sur les parcelles les plus reculées. En revanche, si les coupes demandent des moyens trop lourds, la rentabilité peut être remise en question. L’investissement risque de ne pas être intéressant.
Le saviez-vous ? Aux 17ème et 18ème siècle, la Marine Nationale a dû se tourner vers les forêts de montagne pour équiper ses navires de mâts, de poutres et d’avirons. Les forêts du nord de la France étaient devenues peu fiables en raison des conflits avec les Anglais et les Hollandais. Pour accéder aux plus beaux arbres de la vallée d’Aspe, la Marine Nationale a fait creuser un chemin dans la falaise pyrénéenne. Ce « chemin de la mature » a permis de fournir des sapins de 30 mètres et des hêtres de la forêt d’Issaux. Ce bois était ensuite acheminé jusqu’à Bayonne par les différents gaves d’Aspe et de Pau. (illustration : insigne de la Forêt de Marine par l'auteur de l'article).
Du Sud au Nord, des forêts différentes
De nombreux groupements forestiers hésitent à investir dans des forêts au sud de l’Auvergne. Essentiellement en raison des risques d’incendie des forêts méditerranéennes.
Les régions arrosées pour les feuillus
Si vous regardez une carte de France des espèces, les feuillus sont généralement concentrés dans une bande centrale, du Massif central à la région parisienne. Ce sont notamment les départements les « plus verts » comme le Cantal, la Dordogne, la Corrèze mais aussi toute la Sologne et le tour de l’Île de France.
Les résineux en montagne et dans les Landes
Les résineux sont de plus en plus présents avec l’altitude. De nombreuses espèces de sapins poussent dans les montagnes de l’Est (Vosges, Jura), même chose dans les Alpes et les Pyrénées. Exception notable, les pins maritimes de la forêt des Landes de Gascogne, à une altitude proche de 0. Une forêt qui n’est absolument pas endémique puisqu’à l’origine les landes sont…une lande recouverte de bruyères, de fougères et de marécages. L’exploitation du pin maritime dans cette région à deux objectifs : assécher les terres et produire des revenus sur le marché du bois de construction et de la pâte à papier.